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Rea Ganesh, présidente d’AFP Canada : « Les membres peuvent s’attendre à des communications bilatérales dans un climat d’apprentissage mutuel »

Rea Ganesh

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La nouvelle présidente d’AFP Canada, Rea Ganesh, MBA, a entrepris son mandat de deux ans le 1er janvier 2025. Rea compte 22 années d’expérience dans le secteur de la santé, notamment à la North York General Foundation, à la Fondation canadienne Rêves d’enfants, à Crohn et Colite Canada, à la Fondation Hôpital Mont-Sinaï, à la Fondation de la recherche sur le diabète juvénile, à la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC et actuellement à la Scarborough Health Network Foundation. Avant d’accéder à la présidence d’AFP Canada, elle a occupé le poste de secrétaire, a présidé le comité de gouvernance, a fait partie de l’équipe de planification de la Retraite des dirigeants et dirigeantes de l’AFP au Canada, a siégé au comité des finances et d’audit, au comité des communications, au comité des relations gouvernementales ainsi qu’au comité mixte de planification stratégique et a dirigé le travail d’AFP Canada en matière de vérité et de réconciliation. Mme Ganesh défend la cause des femmes de couleur dans des rôles de leadership et a participé au programme Women’s Mentoring and Leadership de l’AFP. Elle est titulaire d’une maîtrise pour cadres Kellogg-Schulich de la School of Business de l’Université York, un programme offert en partenariat avec la Kellog School of Management/ l’Université Northwestern. Nous nous sommes entretenus avec elle en décembre dernier, à l’aube du début de son mandat à la tête d’AFP Canada. 

Diriger une organisation nationale est une grande réalisation pour quiconque. Vous, personnellement, comment vivez-vous cette expérience? Pensiez-vous devoir surmonter des obstacles pour pouvoir être dans la course pour un poste comme celui-ci? 
En toute honnêteté, je suis avant tout honorée d’avoir été sollicitée pour présider AFP Canada. Je travaille dans le domaine de la collecte de fonds depuis plus de 20 ans et c’est un vraiment agréable d’être reconnue pour mon expérience, mes compétences et mes réalisations professionnelles. Mais je vis aussi le syndrome de l’imposteur en ce moment. Est-ce que je mérite d’occuper ce poste? Auraient-ils dû choisir quelqu’un d’autre? Vais-je être à la hauteur? Je sais que de nombreuses femmes, en particulier des femmes de couleur, réagissent ainsi et que cela peut parfois nous empêcher de nous réaliser pleinement; je dois donc me secouer et me dire « Oui! Oui tu peux le faire. ». Je peux assumer ce rôle, je veux l’assumer et j’ai les compétences nécessaires. Je pense avoir surmonté beaucoup de choses dans ma vie. Parallèlement à ce sentiment d’humilité, je suis très enthousiaste en ce qui concerne les deux prochaines années. En tant que conseil d’administration, nous sommes sur le point de réaliser de grandes choses, comme influer sur les changements au sein du gouvernement, réaliser notre audit sur l’inclusion, la diversité, l’équité, l’accès et la lutte contre le racisme, et bien plus encore. En outre, le conseil d’administration est composé de personnes formidables issues de divers horizons avec lesquelles il est très agréable de travailler.

Quels sont vos objectifs en ce début de votre mandat? 
Une de mes priorités est d’établir des relations solides avec les sections en leur faisant comprendre que nous sommes là pour les aider, et de renforcer le partenariat avec la Fondation canadienne pour la philanthropie de l’AFP afin que notre travail soit mieux harmonisé. Je veux faire en sorte que les membres du conseil d’administration se sentent à leur place et qu’ils tirent satisfaction de leur travail bénévole.

Les questions d’inégalité de la richesse et d’injustice raciale ainsi que le processus de vérité et de réconciliation ont-ils une incidence sur la manière dont les professionnel.le.s en collecte de fonds abordent leur travail? Cela change-t-il la façon dont vous envisagez votre travail à la présidence d’AFP Canada?
Cette question appelle une réponse à plusieurs volets. Les inégalités et l’injustice raciale devraient avoir une incidence sur notre travail, mais en réalité, tout dépend à qui vous posez la question. Il y a tellement de facteurs à prendre en compte. Les expériences que les gens ont vécues ont influencé la façon dont ils considèrent leur travail. La pression exercée pour atteindre les objectifs de revenus, quand les gens ont l’impression que leur emploi est menacé, tout cela place les choses dans ce type de perspective. Il y a plusieurs facettes à votre question. Des éléments extérieurs ont également une incidence sur la façon dont nous percevons notre travail, sur lequel nous, les collecteurs et collectrices de fonds, n’avons aucun contrôle. En tant que femme de couleur œuvrant dans ce domaine, je porte toujours ce regard, qui est parfois différent du point de vue traditionnel dans le secteur. Mais, en ce qui me concerne, tout cela me ramène à la question : pourquoi? Compte tenu de mon vécu, il est normal que je me demande pourquoi une décision a été prise d’une certaine manière et si on aurait pu prendre une approche différente. Parfois, je m’interroge : Est-ce que je pose trop de questions? Est-ce que j’analyse trop? Mais cela fait partie de mon ADN et je l’accepte. Les expériences que j’ai vécues expliquent la façon dont je vois les choses. J’ai compris il y a longtemps que je ne peux contrôler que moi-même et la façon dont je me représente. Je ne peux pas changer mon apparence – et je ne le souhaite pas non plus – et je n’ai aucun contrôle sur la façon dont les autres me regardent, cela leur appartient. Je peux seulement continuer à travailler en toute intégrité envers moi-même. Je dois pouvoir me regarder dans le miroir et être satisfaite de ce que je vois. Par exemple, je traiterai une personne qui fera un don de 100 dollars de la même manière qu’une personne qui donnera un million de dollars. Pourquoi? Parce qu’elles ont toutes deux donné ce qu’elles pouvaient. 

Quelles sont les valeurs de leadership que vous apportez dans votre nouveau rôle? À quoi les membres de l’AFP peuvent-ils s’attendre?
L’intégrité, de mon propre travail et de celui des autres, est une valeur très importante pour moi. Je veux faire preuve d’honnêteté et de transparence. Si je vous ai fait une promesse, je ferai tout pour la tenir. Il est essentiel pour moi d’instaurer un climat de confiance entre les membres de l’AFP et le conseil d’administration. Les membres peuvent s’attendre à ce que je sois honnête et transparente. Je n’aurai aucun objectif caché. La collaboration est également une valeur phare pour moi; il faut travailler ensemble à l’atteinte d’objectifs communs. À mon avis, la collaboration favorise la créativité, l’innovation et un sentiment de responsabilité partagée. Les membres peuvent s’attendre à une approche de travail d’équipe de ma part, où nous cherchons à exploiter les forces de chacun et chacune. Je crois également à l’apprentissage et la croissance continus; il faut demeurer ouvert à apprendre constamment. J’ai de l’expérience dans un domaine particulier, mais je ne me considère pas comme une « experte ». Je me vois comme un « projet en cours », et une des façons de progresser est d’apprendre des autres, de respecter leurs connaissances et leurs expériences. Les membres peuvent s’attendre à des communications bilatérales dans un climat d’apprentissage mutuel.

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Quel est, selon vous, le plus grand défi auquel font face les professionnel.le.s en collecte de fonds aujourd’hui?  
La concurrence; il y a une grande demande, mais pas suffisamment de personnes pour combler les besoins.

Une leçon de vie apprise que vous pourriez mettre en pratique dans vos fonctions de présidente.
Il faut savoir faire une pause et réfléchir; ce n’est pas parce que je suis la présidente que j’ai toutes les réponses immédiatement. 

Quel défi anticipez-vous dans le cadre de vos nouvelles fonctions de présidente d’AFP Canada?
M’assurer que les sections de l’AFP au Canada comprennent toute l’importance de faire partie d’une association qui leur offre des avantages à l’échelle locale, nationale et internationale.

De quoi avez-vous le plus hâte?
J’ai hâte d’apprendre à connaître les autres membres du conseil d’administration et de créer un environnement agréable et stimulant afin de pouvoir faire du bon travail. 

Quels livres trouve-t-on sur votre table de chevet? 
J’en ai trois en ce moment : "The Mindful Day", de Laurie J. Cameron, "Comment se faire des amis et influencer les autres", de Dale Carnegie, et "Collecting Courage", édité par Nneka Allen, Camila Pereira et Nicole Salmon.

Avez-vous un message à transmettre aux membres de l’AFP en ce début de votre mandat à la présidence d’AFP Canada?
Je vous prie de faire preuve de patience à mon égard. Il s’agit d’une expérience d’apprentissage et je ferai fort probablement des erreurs. Je suis très enthousiaste à l’idée de travailler pour les membres de l’AFP et je tâcherai de faire le meilleur travail possible. N’oubliez pas que les personnes formidables qui siègent au conseil d’administration d’AFP Canada sont des bénévoles. Nous avons tous un emploi et une famille. Nous nous portons volontaires par passion et dévouement pour le secteur. Merci de faire preuve de gentillesse et de respect pendant que nous continuons à développer notre secteur.

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