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Vincent Duckworth, président de la Fondation canadienne pour la philanthropie de l’AFP : « Examiner notre fonctionnement »

Leadership and Teams: Boards and Volunteers
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Vincent Duckworth, CFRE

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Vincent Duckworth, CFRE, est un leader dans le secteur sans but lucratif depuis plus de deux décennies et un expert en conception de campagnes, en stratégie et en performance des campagnes de dons majeurs. Il est également l’autorité canadienne en matière de désignation philanthropique, un sujet qu’il a abordé dans l’ouvrage Excellence in Fundraising in Canada: Volume Two.

Diriger une organisation nationale est un grand accomplissement pour quiconque. Vous, personnellement, comment vivez-vous cet accomplissement? Avez-vous eu des défis à surmonter pour être en mesure de vous hisser à un poste comme celui-ci?

La vie m’a offert de belles possibilités et je suis fier de diriger la Fondation canadienne pour la philanthropie de l’AFP à ce moment-ci de son existence. Je suis très conscient de mon statut de privilégié et bien que je ne m’en excuse pas, il est important de le souligner. Je me rappelle constamment que je profite du chemin tracé par tous ceux et celles qui m’ont précédé. Des leaders comme Scott Decksheimer, CFRE, Leah Eustace, ACFRE, Roger Ali, CFRE, Susan Storey, CFRE, et Jane Potentier, CFRE, pour n’en nommer que quelques-uns. Un de mes grands objectifs est de faire en sorte que ce rôle puisse être assumé par n’importe quel leader de l’AFP, peu importe ce que cette personne a dû surmonter.

Quels objectifs vous êtes-vous fixés en ce début de votre mandat?

Lorsque je vois le cheminement de la profession et l’orientation qu’elle prend aujourd’hui, son avenir me réjouit, mais je suis aussi conscient des défis auxquels elle fait face. En tant que président de la Fondation canadienne, je vais œuvrer aux côtés de mes collègues d’AFP Global, d’AFP Canada et de la Fondation américaine pour relever ces défis.

Ma vision pour la Fondation canadienne pendant mon mandat est la suivante :

  1. Augmenter la collecte de fonds – Travailler avec notre conseil d’administration et nos membres pour tirer parti des succès antérieurs de la Fondation en matière de collecte de fonds, en mettant l’accent sur l’augmentation des revenus générés par nos programmes. Nous y parviendrons en obtenant beaucoup plus de dons majeurs et de dons dans le cadre de la Campagne des membres, qui est la campagne de financement annuelle de la Fondation.
  2. Mettre à jour notre argumentaire de soutien – Travailler avec notre conseil d’administration et nos membres pour faire en sorte que nos arguments en faveur d’un soutien soient centrés sur le Programme de bourses en inclusion et philanthropie.
  3. Accroître la diversité – Travailler en collaboration avec le conseil d’administration d’AFP Canada afin de revoir nos processus de nomination, de manière à attirer plus de membres issus de communautés diversifiées au sein de nos conseils d’administration et de nos comités. Actuellement, 29 % des membres de notre conseil d’administration s’identifient comme étant issus de la diversité. En 2020, ce pourcentage était de 14 %. À la fin de mon mandat, j’aimerais que 50 % des membres du conseil d’administration soient des personnes issues de la diversité.


Compte tenu de la sensibilisation accrue à l’inégalité dans la distribution de la richesse, à l’injustice raciale ainsi qu’au processus de vérité et de réconciliation avec les peuples autochtones, les professionnel.le.s en collecte de fonds commencent-ils à changer la façon dont ils voient leur travail?

Comme les personnes qui œuvrent dans d’autres domaines, nous, les professionnel.le.s en collecte de fonds, avons aussi commencé à examiner notre fonctionnement. Nous regardons qui sont nos collègues (et qui ne le sont pas, mais devraient l’être). Et nous étudions notre rôle dans le processus de réconciliation. La collecte de fonds et la philanthropie peuvent jouer des rôles très influents en matière d’inégalité et de justice sociale, souvent de manière positive, mais parfois non. La décolonisation de la profession de collecte de fonds est en cours. Le travail de Tanya Rumble, CFRE, et de Nicole McVan, avec leur formidable, et très suivie, série Community of Practice, qui se veut un espace consacré à la sagesse collective axée sur le démantèlement des aspects néfastes de la philanthropie, est un exemple important de la façon dont les professionnel.le.s en collecte de fonds changent notre façon de voir notre travail. Le chemin qu’il reste à parcourir reste difficile, mais nous sommes sur la bonne voie et nous savons que nous avons atteint le point de non-retour et que nous devons poursuivre dans cette voie.

Selon vous, quelle est la différence entre occuper la présidence d’un conseil d’administration et siéger à titre de « simple » membre du C. A.?

Tout d’abord, personne n’est qu’un « simple » membre du C. A. C’est ce qui est remarquable avec les bénévoles de l’AFP – ce sont des professionnel.le.s qui sont déjà des leaders. Ce sont des personnes performantes dans leur travail qui apportent des voix fortes et importantes au sein du conseil d’administration et de nos comités. Je suis très honoré d’être l’un des porte-parole de l’excellent travail qu’accomplit la Fondation. Je pense que mon rôle consiste à orienter notre travail au cours des 24 prochains mois et au-delà. Je veux m’assurer que les membres sont entendus, que les idées importantes peuvent émerger et que nos objectifs globaux sont atteints.

Questions en rafale

Quel est, selon vous, le plus grand défi ou problème auquel fait face la Fondation canadienne pour la philanthropie de l’AFP en ce moment?

En un mot ou une phrase : Amasser plus d’argent.

Contexte : La Fondation a travaillé fort pour élaborer un solide ensemble de programmes, dont les bourses de recherche en inclusion et philanthropie, les bourses d’études de perfectionnement, la recherche et la traduction. Pour soutenir ces programmes, la Fondation continue de solliciter les membres et la communauté pour recevoir des dons et du financement. Le plus grand défi de la Fondation est que les fonds recueillis actuellement servent à soutenir un ensemble fixe de besoins liés aux programmes existants, mais que nos membres nous disent qu’ils ont d’autres besoins auxquels nous ne répondons pas (dans des domaines que nous n’abordons pas actuellement). Par exemple, nos membres aimeraient que nous accordions plus de financement pour le programme de bourses de recherche et nos initiatives axées sur la diversité. Pour ce faire, nous devons augmenter considérablement notre collecte de fonds. Et c’est exactement ce que nous prévoyons de faire.

Une leçon apprise que vous pouvez appliquer dans le cadre de votre rôle de président.

En un mot ou une phrase : Écouter.

Contexte : Il m’a fallu beaucoup de temps pour apprendre cette leçon, et je n’ai vraiment commencé à la retenir qu’au cours des dix dernières années. Cette leçon est la suivante : les grandes idées viennent du groupe. Donner une voix aux personnes qui vous entourent et la transformer en action est un aspect crucial du leadership. En tant que président, ma tâche première et la plus importante est de fournir un espace où les idées intéressantes peuvent se répandre, être communiquées.

Quel est le principal défi que vous anticipez dans votre nouveau rôle de président de la Fondation canadienne pour la philanthropie de l’AFP?

En un mot ou une phrase : Demeurer pertinent.

Contexte : Ce n’est pas nouveau, mais ça devient rapidement un enjeu à considérer. Je parle de la pertinence. Les organisations de membres sont en déclin. Si nous ne parvenons pas à stopper ce déclin, l’AFP ne sera plus pertinente. Des consultants spécialistes des associations et d’autres experts dans le domaine nous disent que ce déclin est principalement dû au fait que la proposition de valeur ne correspond pas à ce que les membres potentiels recherchent. Ils veulent que l’association soit une voix plus forte et plus efficace pour susciter le changement – le changement dans des domaines comme la diversité, l’équité salariale, la sécurité au travail et l’importance de la profession. En tant que président de la Fondation et en tant que leader du secteur, cette question me préoccupe également. La Fondation doit soutenir cette évolution pour passer d’une association qui fournit de la valeur principalement par l’entremise de ses programmes à une association qui offre également de la valeur par la défense des intérêts de la profession et de ses membres.

Qu’est-ce qui vous réjouit le plus à l’idée d’entreprendre votre mandat? De quoi avez-vous le plus hâte?

Je me réjouis surtout des personnes avec lesquelles j’ai l’occasion de travailler – les membres du conseil d’administration de la Fondation, les autres dirigeants et dirigeantes de l’AFP, y compris ceux et celles qui siègent au C. A. d’organisations sœurs ainsi que les dirigeants et dirigeantes des sections de l’AFP, les membres du personnel et les membres de l’AFP en général. C’est la plus belle récompense liée au bénévolat auprès de l’AFP – la qualité et le calibre des personnes avec lesquelles vous avez la chance travailler. Ce sont des êtres humains vraiment exceptionnels.

Quels livres lisez-vous en ce moment?

Je lis ou j’ai lu récemment Les abeilles grises, d’Andreï Kourkov, Journal d’un AssaSynth, de Martha Wells, la série des Bernie Gunther, de Philip Kerr, My Share of the Task: A Memoir, du général à la retraite Stanley McChrystal, Churchill, d’Andrew Roberts, Desert Fox: The Storied Military Career of Erwin Rommel, de Samuel W. Mitcham Jr., Against Empathy, de Paul Bloom, et The Art of Gathering, de Priya Parker.

Y a-t-il quelque chose que vous aimeriez dire aux membres de l’AFP en ce début de votre mandat comme président de la Fondation canadienne pour la philanthropie de l’AFP?

Il y a plein de problèmes et de défis complexes dans notre monde. En tant que professionnel.le.s en collecte de fonds, nous avons la chance incroyable de travailler là où ces problèmes se croisent et d’y apporter des solutions. Je suis fier d’être un professionnel en collecte de fonds. J’espère que vous l’êtes aussi!

En plus de faire votre travail du mieux que vous le pouvez, il est aussi important de vous manifester et de réagir. Si vous constatez une lacune dans la façon dont le secteur est dirigé, vous devez vous exprimer. Mieux encore, vous pouvez proposer une solution. Et encore mieux, vous pouvez faire partie de cette solution.

Qu’en est-il de vous personnellement? Y a-t-il quelque chose que vous désirez faire connaître aux membres à propos de ce qui vous fait vibrer?

J’ai travaillé dix ans dans le secteur de l’hôtellerie, puis j’ai fait carrière comme ingénieur, avant de devenir professionnel en collecte de fonds. Mon parcours professionnel à lui seul est généralement un excellent sujet de conversation, mais gardons ça pour un prochain article. Au quotidien, j’adore cuisiner (j’ai fait quatre émissions de cuisine en direct sur Facebook durant le confinement). Mon exutoire créatif est l’animation et la production de contenu audio comme des balados et des séances de clavardage sur Zoom. Et je fais souvent râler mes amis et ma famille avec mes blagues de papa et mes jeux de mots. Parmi mes moments de bonheur, je citerai les moments passés avec ma famille et mes amis, les promenades avec notre chien, Geneva, ou les journées entières passées à lire un bon livre.

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