Le discours du Trône et le secteur de la bienfaisance
Le 23 septembre dernier, la gouverneure générale a prononcé le discours du Trône, qui présente le programme du gouvernement pour la deuxième session de la 43e législature. Empreint de la promesse d’un avenir meilleur, le discours reste malheureusement muet en ce qui concerne le secteur de la bienfaisance.
Néanmoins, il y a des nouvelles positives. La prolongation de la Subvention salariale d’urgence du Canada (SSUC) sera très bénéfique pour les personnes qui utilisent les services et programmes des organismes sans but lucratif et de bienfaisance. La SSUC, qui nous a permis de répondre rapidement aux besoins de nos collectivités, a en effet été une bouée de sauvetage pour notre secteur.
Devant une baisse substantielle de leurs revenus (une enquête de l’AFP a révélé que 70 % des organismes de bienfaisance s’attendent à amasser moins d’argent en 2020 et que près des deux tiers s’attendent à ce que le scénario se répète en 2021), de nombreux organismes de bienfaisance ont dû réduire considérablement leurs programmes et leur personnel. L’effet de ces réductions se fait sentir chez les personnes les plus vulnérables de nos collectivités, c’est-à-dire des Canadiens et des Canadiennes qui se tournent vers notre secteur pour obtenir de l’aide. Sans la SSUC, les conséquences auraient été encore pires. Étant donné que de nombreux Canadiens et Canadiennes dépendent de notre secteur en temps de crise, le maintien de ce programme d’aide du gouvernement est une bonne nouvelle.
En plus de recevoir du financement par l’entremise de la SSUC, la création de nouveaux emplois dans notre secteur, dans le cadre de l’engagement du gouvernement à créer un million de nouveaux emplois au Canada, profitera également à la population canadienne. La création d’emplois pour ceux et celles qui s’occupent des sans-abri, qui veulent nourrir les personnes dans le besoin et qui cherchent des solutions à des enjeux importants comme les changements climatiques est indéniablement un investissement crucial pour notre pays.
Le secteur de la bienfaisance est un secteur important de notre économie. La population et les élus canadiens oublient parfois qu’en plus de s’attaquer à d’énormes problèmes dans nos collectivités, notre secteur représente plus de 8 % du produit intérieur brut, dépassant ainsi les industries pétrolière et gazière et le secteur financier. Il est tout à fait logique d’investir dans la création d’emplois dans le secteur de la bienfaisance puisque nous comblons des lacunes importantes au sein de la société.
Nous avons bon espoir que les promesses du discours du Trône de la semaine dernière profiteront au secteur de la bienfaisance, mais nous avons hâte de voir quelles mesures précises le gouvernement prendra lorsqu’il publiera la mise à jour financière et le prochain budget. Le secteur de la bienfaisance a un rôle important à jour dans la relance de notre pays. Nous attendons avec impatience les investissements qui permettront à notre secteur de continuer à employer 2,4 millions de Canadiens et Canadiennes dont le travail touche des millions de personnes partout au pays.