L’AFP sur la vérité et la réconciliation : « Agir, c’est mieux… »
Le 30 septembre 2021 marquera la première Journée nationale de la vérité et de la réconciliation qui sera célébrée au Canada. Pour l’occasion, de nombreux événements sont prévus partout au pays.
Par exemple, le Centre national pour la vérité et la réconciliation a prévu une semaine remplie d’activités d’apprentissage et autres événements qu’il a baptisée la Semaine de la vérité et réconciliation. En outre, des organisations locales dans l’ensemble du pays souligneront le terrible héritage des anciens pensionnats indiens en honorant les survivants et en célébrant la mémoire des enfants qui ne sont jamais revenus des pensionnats indiens.
Comme l’a récemment déclaré à la CBC Murray Sinclair, ancien sénateur et commissaire en chef de la Commission de vérité et réconciliation, la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation est une étape d’un long périple. Aujourd’hui, au moment où les Canadiens et les Canadiennes amorcent ce périple vers la vérité et la réconciliation, l’AFP s’engage à agir.
Pour joindre le geste à la parole, les conseils d’administration d’AFP Canada et de la Fondation canadienne pour la philanthropie de l’AFP ont mis sur pied un groupe de travail mixte afin de déterminer les mesures à prendre pour ouvrir une voie concrète et authentique vers la vérité et la réconciliation avec les peuples autochtones du Canada. Le groupe de travail, coprésidé par Jennifer Johnstone et Susan Storey, CFRE, dressera une liste d’actions réalisables et présentera un rapport distinct aux deux conseils d’administration à la mi-décembre.
« Le temps est venu de faire une pause, de réfléchir, de se poser des questions et de consulter divers intervenants sur ce que nous nous engageons à faire en tant que profession », de dire Ken Mayhew, président d’AFP Canada. « Et nous avons la chance de pouvoir compter sur d’excellentes personnes pour nous conseiller. »
« La réconciliation est à l’ordre du jour depuis la Retraite des dirigeants canadiens de 2019, où cette question était le sujet principal », ajoute Jane Potentier, présidente de la Fondation canadienne pour la philanthropie de l’AFP. « Ce groupe de travail mixte, en consultation avec les dirigeants et dirigeantes des communautés autochtones ainsi que les membres de l’AFP d’origine autochtone, déterminera les actions vraiment pertinentes que peut prendre l’AFP au Canada. »
Depuis mai 2021, les résultats des enquêtes menées par les communautés autochtones confirment l’existence de tombes d’enfants anonymes sur les sites d’anciens pensionnats indiens. Fait connu et décrié dans les communautés des Premières Nations depuis des décennies, les découvertes découlant des recherches menées par la Première Nation des Tk’emlúps te Secwe̓pemc et par d’autres Premières Nations ont confirmé les récits de sépultures non marquées d’enfants de manière systématique et méthodique.
Jusqu’ici, en 2021, quelque 1 308 tombes anonymes ont été localisées, et on s’attend à en découvrir d’autres. Selon les estimations prudentes de la Commission de vérité et réconciliation, quelque 4 100 à 6 000 enfants autochtones sont morts des suites de mauvais traitements et de négligence subis pendant qu’ils étaient pris en charge par les pensionnats indiens, dont le dernier a fermé ses portes en 1996.
La profession de collecte de fonds et la vérité et réconciliation
De nombreuses organisations philanthropiques sont résolument investies dans le travail de vérité et de réconciliation. Des organisations non autochtones des secteurs public, privé et sans but lucratif ont publié des déclarations fortes sur leur détermination à faire mieux.
« On ne peut pas se contenter d’une simple déclaration de l’AFP. Il faut plus que des paroles. Nous voulons passer à l’action, agir de manière concrète et entière. Nous voulons que cela nous transforme », déclare Ken Mayhew.
Les dirigeants et dirigeantes de l’AFP sont d’avis que ce travail ne devrait pas être la seule responsabilité des dirigeants et dirigeantes autochtones. Le personnel de direction non autochtone doit contribuer de façon importante à l’élaboration de la réponse de la profession de collecte de fonds en faveur de la vérité et la réconciliation. Les dirigeants et les dirigeantes autochtones seront consultés dans le cadre des travaux de l’AFP, mais le groupe de travail est composé de personnes non autochtones.
« D’autres personnes doivent maintenant agir et montrer notre soutien et notre engagement à apporter des changements et à reconnaître les atrocités qui ont été commises, tout en préparant un plan d’action sur la manière d’atteindre le résultat escompté », souligne Jane Potentier.
« L’idée voulant que le Canada soit une société bienveillante doit être réexaminée et redéfinie », soutient M. Mayhew. « Comment la philanthropie peut-elle évoluer? Comment reconnaître les différentes façons dont nous pouvons fournir des services? Nous devons évoluer. Et nous voulons être du bon côté de la conversation. »
Prochaines étapes
AFP Canada, la Fondation canadienne pour la philanthropie de l’AFP et chacune des sections de l’AFP œuvrent dans une perspective autochtone depuis quelques années déjà. En 2020, plus de 500 membres de l’AFP de la Colombie-Britannique, de l’Alberta, de la Saskatchewan et du Manitoba ont participé à un programme de formation à la culture autochtone en ligne d’une durée de dix heures grâce à une entente que la section du Manitoba de l’AFP a pu négocier avec l’Indigenous Leadership Development Institute dans le cadre d’une formation générale à l’intention des travailleurs de la santé du Manitoba, province où les Autochtones représentent 18 % de la population.
Mme Potentier explique que les membres de l’AFP lui disent qu’ils souhaitent vraiment changer le discours sur la philanthropie, mais qu’ils ne savent pas trop comment.
« Il est temps pour nous d’examiner les fondements de notre travail et les systèmes sur lesquels ils reposent », déclare Mme Potentier. « En tant que femme blanche jouissant d’un immense privilège, j’ai beaucoup à apprendre et à désapprendre, et je prends un engagement ferme en ce sens. »
« Ce qui me tient éveillé la nuit, c’est le déséquilibre de pouvoir entre les personnes que nos organisations servent et ce que nous, dans le monde de la philanthropie, nous accomplissons », ajoute Ken Mayhew. « L’écart est énorme. »
La Fondation canadienne pour la philanthropie de l’AFP compte se joindre à l’organisme Le Cercle sur la philanthropie et les peuples autochtones du Canada (Le Cercle) et signer sa Déclaration d’action qui encourage les particuliers et les organisations à apprendre, à reconnaître et à comprendre davantage la réconciliation et la décolonisation de la richesse.
Durant tout l’automne, le groupe de travail mixte consultera des dirigeants et des dirigeantes autochtones et communiquera avec des particuliers et des comités nationaux de l’AFP afin de recueillir leurs commentaires pour éclairer les décisions entourant les mesures que l’AFP pourrait prendre en réponse aux appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation.
Le groupe de travail doit présenter ses recommandations au conseil d’administration d’AFP Canada et à celui de la Fondation canadienne pour la philanthropie de l’AFP en décembre prochain aux fins d’examen dans le cadre de leur réunion respective.
Si vous souhaitez faire quelque chose dès aujourd’hui, Le Cercle encourage les Canadiens et les Canadiennes à donner le salaire d’une journée pour soutenir des projets, des mouvements, des organisations et des nations autochtones.
Pour obtenir de l’aide : 1-866-925-4419
La ligne d’écoute téléphonique des pensionnats indiens est disponible 24 heures sur 24 pour toute personne qui souffre ou est en détresse en raison de son expérience dans un pensionnat indien. Pour de plus amples renseignements sur le programme, veuillez consulter le site Web de la Régie de la santé des Premières Nations (RSPN) (en anglais seulement).