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Vers la vérité et la réconciliation : Cheminement

Inclusion, Diversity, Equity, & Access (IDEA): Diversity and Inclusion (IDEA)
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image depicting truth and reconciliation

Source de l'image : Le gouvernement du Canada

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En septembre 2021, les conseils d’administration d’AFP Canada et de la Fondation canadienne pour la philanthropie de l’AFP ont mis sur pied, dans le cadre d’une initiative commune, le Groupe de travail sur la détermination de mesures à prendre en matière de vérité et de réconciliation. Comme son nom l’indique, ce groupe de travail avait le mandat de déterminer les mesures que l’AFP au Canada pouvait prendre concernant la vérité et la réconciliation. Les responsables du bulletin L’AFP au quotidien ont créé une série de trois articles intitulée Vers la vérité et la réconciliation afin d’informer les membres de l’AFP au sujet du groupe de travail, de ses activités, de ce qu’il a appris et, au bout du compte, des mesures que l’AFP doit prendre pour cheminer vers la vérité et la réconciliation. Nous vous présentons la deuxième partie, Cheminement. Le 3 novembre nous avons publié la première partie, Préparation et le 10 novembre nous avons publié la troisième et dernière partie, Aboutissement.


« Je milite pour la justice sociale depuis toujours. C’est ce qui me motive chaque matin à mon réveil », a dit Jennifer Johnstone, présidente élue d’AFP Canada, au moment d’entreprendre le travail à titre de coprésidente du groupe de travail chargé d’élaborer un plan d’action que l’AFP pourrait réellement mettre en œuvre pour favoriser la vérité et la réconciliation.

« J’ai été témoin du racisme contre les Autochtones pendant mon enfance, en Colombie-Britannique, dans les années 1960 et 1970. À l’adolescence, j’ai lu un livre qui a radicalement changé ma vision de l’histoire des peuples autochtones d’Amérique du Nord, Enterre mon cœur à Wounded Knee, de Dee Brown. Ce livre m’a donné envie d’en savoir plus sur ce qui s’est passé au Canada », explique Mme Johnstone. « Dans mon travail au sein d’organisations féministes, nous cherchons à comprendre l’intersectionnalité et à cerner les endroits où nous pouvons être solidaires les uns envers les autres. Au sein du groupe de travail, la question que nous nous sommes posée au départ était la suivante : Que peut faire l’AFP pour être solidaire des peuples autochtones? »

« Nous avons abordé ce travail avec le sentiment que nous avions beaucoup à apprendre », souligne Susan Storey, CFRE, ancienne présidente de la Fondation canadienne pour la philanthropie de l’AFP. « Nous avons voulu faire preuve d’humilité et d’un esprit de consultation, reconnaissant qu’il fallait adopter une nouvelle approche et un nouvel état d’esprit. Nous ne voulions pas entreprendre ce travail en pensant que nous en savions plus que nous n’en savions. Ce constat et l’idée que notre plan d’action devait s’inscrire dans le cadre de la mission de l’AFP ont fourni l’orientation initiale du groupe de travail. »

Une des premières tâches du groupe de travail a été de prendre connaissance du travail qui était en cours dans le secteur sans but lucratif relativement aux questions autochtones, c’est-à-dire faire un recensement des initiatives en cours au pays et identifier les personnes responsables de celles-ci.

« Nous voulions que notre travail soit éclairé par des leaders autochtones, mais nous ne voulions surtout pas les accabler à un moment où ils en avaient déjà beaucoup sur les épaules », de dire Sana Mahboob, membre du conseil d’administration de la Fondation canadienne pour la philanthropie de l’AFP.

Les membres du groupe de travail ont tendu la main à plusieurs leaders autochtones de partout au pays, dont Sharon Redsky, membre de la Première Nation Shoal Lake, no 40, qui œuvre dans le domaine de la collecte de fonds et du développement stratégique, et Rowena Veylan, une femme de la Nation Dane zaa et fondatrice de la New School of Fundraising, qui ont toutes deux fait des observations très utiles au groupe de travail. Le groupe de travail a délibérément décidé d’accorder des honoraires pour toutes les consultations, en reconnaissance et en appréciation du don de connaissances et d’expériences vécues.

« Lors de l’élaboration du cadre de travail du groupe de travail, nous avons tous eu l’occasion de faire part de nos commentaires », mentionne Darius Maze, CFRE, secrétaire de la Fondation canadienne pour la philanthropie de l’AFP. « Il est apparu clairement que le secteur philanthropique et le secteur à but non lucratif représentent deux champs d’action très différents. Nous avons alors convenu que la philanthropie correspondait beaucoup plus spécifiquement au mandat de l’AFP. »

« Certains philanthropes se demandent comment changer la philanthropie et s’en servir pour créer l’équité », indique Mme Johnstone. « Nous examinons enfin les moyens d’établir l’équilibre entre les besoins des bénéficiaires et les besoins des donateurs, et nous commençons aussi à parler de la décolonisation du domaine de la collecte de fonds. »

Bien que l’éducation soit l’une des missions principales de l’AFP et qu’elle figure parmi les recommandations du groupe de travail, ce dernier a néanmoins décidé que l’AFP n’offrirait pas de cours d’histoire autochtone. « Nous pourrions orienter les gens vers des ressources, mais pas les recréer », déclare Mme Johnstone.

« Notre travail en tant que membres du groupe de travail, et en tant que professionnels en collecte de fonds en général, est de remettre en question nos propres intentions. Chaque membre du groupe de travail s’est également penché sur ses propres connaissances et expériences vécues comme point de référence pour comprendre les expériences des autres », explique Jennifer Johnstone.

« Il y a eu un mélange de réflexion interne et d’apprentissage externe chez chaque membre du groupe », dit Scott Fortnum, CFRE, ACFRE, trésorier d’AFP Canada. « Chacun des membres du groupe de travail n’avait pas été exposé à la culture autochtone de la même façon. Pour ma part, j’ai vraiment acquis une bien meilleure compréhension des nombreux problèmes systémiques. Nous commençons tout juste à comprendre l’ampleur des défis à relever. »

« Lors des discussions sur le cadre de travail du groupe, j’ai insisté sur l’éducation parce que je ne connaissais pas grand-chose sur les questions autochtones », déclare Rea Ganesh, secrétaire du conseil d’administration d’AFP Canada. « J’ai fini par faire mes propres recherches en fouillant dans les archives et en parlant à des Autochtones. J’ai beaucoup appris auprès d’eux. »

« Nous devons consacrer du temps et des efforts pour créer un espace où les Autochtones voudront venir et se sentiront à l’aise… Nous devons changer l’environnement. Jusqu’ici, on disait comment pouvons-nous vous aider à réussir dans cet espace, notre espace? Or, nous devons nous attacher à changer notre espace pour en faire un environnement accueillant pour les Autochtones », souligne Jennifer Johnstone. « Lorsque nous avons parlé à des organisations dirigées par des Autochtones, nous avons dû reconnaître la valeur de ce que les gens nous apportent. Le leadership doit venir des Autochtones. Et nous devons apporter quelque chose à cette relation », ajoute-t-elle.

« Dans le cadre des discussions sur la vérité et la réconciliation, la question de l’équité a été soulevée, comme elle l’a été dans tout le travail de l’AFP en matière d’IDEA », souligne Sana Mahboob. « Cela fait partie intégrante de la façon dont chacun de nous se perçoit et perçoit les autres. »

« Plus nous en apprenions dans le cadre de nos échanges avec des leaders autochtones, plus il y avait de questions qui étaient soulevées. Nous nous demandions constamment comment nous allions pouvoir y répondre. Nous avions le contrôle sur certaines choses, mais pas sur d’autres », mentionne Scott Fortnum. « Notre travail était assorti d’attentes. Nous étions conscients qu’il y avait de nombreux problèmes importants et nous nous demandions ce que nous pouvions faire pour être efficaces, mais nous savions que nous devions commencer quelque part. »

« À certains moments, nous avions l’impression de faire du sur-place », dit Rea Ganesh. « Puis nous avons fait le point et nous avons constaté que nos discussions nous avaient conduits à ce moment où nous étions prêts et aptes à formuler des recommandations pertinentes. »

« La responsabilisation est quelque chose d’important pour moi », dit Darius Maze. « Comment nous tenir responsables des recommandations formulées? Les actions proposées sont-elles judicieuses, gérables et réalisables? Est-ce qu’elles renforcent la confiance? Voilà les questions que nous avons dû nous poser à chaque étape du processus. »
 

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